Voyage à Wolfen pour les 20 ans
du jumelage avec Villefontaine

7-11 mai 2014

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Trente villards ont passé cinq jours dans notre ville jumelle de Bitterfeld-Wolfen à l'occasion des 20 ans de notre jumelage avec cette cité du Land de Saxe. En fait nous ne sommes restés sur place que trois jours car nous nous sommes rendus chez nos amis Allemands en bus, ce qui nous a pris seize heures à l'aller et seize heures au retour...
Nous avons été extraordinairement bien reçus à Bitterfeld-Wolfen (Bitterfeld s'est rattachée récemment à Wolfen par fusion des municipalités) dans des familles qui nous ont accueillis chacune à la mesure de ses moyens mais toujours avec cœur, joie et bienveillance. Le comité de jumelages de Bitterfeld-Wolfen nous a concocté un programme aussi riche et intéressant que dense. C'est ce programme que nous allons dérouler pour vous ci-dessous.

Inutile de parler du voyage aller que Dominique, notre chauffeur, rend le plus agréable possible malgré la longueur et la monotonie autoroutière du trajet seulement ponctuée par des arrêts "techniques" dans les aires de repos où nous découvrons des toilettes impeccables mais payantes!
Ce n'est que vers 22h00 le mercredi 7 mai que nous arrivons devant la Kulturhaus de Wolfen où nous attend avec impatience un petit comité d'accueil composé de membres du C J Wolfen et de nos familles d'accueil. Sitôt débarqués, les effusions des retrouvailles faites, chacun est rapidement kidnappé par ses hôtes et nous voici installés dans nos familles, choyés, nourris malgré l'heure tardive.

Jeudi le 8 mai.
Il faut se lever tôt pour, après les ablutions matinales et un Frühstück roboratif, se retrouver devant la Kulturhaus, point de ralliement convenu. Notre bus nous conduit à travers un paysage industriel impressionnant (Bitterfeld-Wolfen est une ancienne capitale de la chimie de l'ex RDA) vers la zone de loisirs du lac Goitzsche où nos amis nous ont prévu un panel d'activités non-stop. Des vélos avait été retenus pour que nous puissions partir à la découverte des alentours du lac Goitzsche qui est en fait une ancienne mine de lignite à ciel ouvert qui a été noyée pour obtenir un plan d'eau de près de 60 kilomètres de circonférence.

Au long des deux heures de balade nous admirons les zones protégées du lac, les restes d'une forêt immergée, les traces d'anciens villages miniers grâce aux commentaires éclairés de Stephen, un de nos hôtes. A midi nous sommes reçus au Goitzschecamp, le lieu où a été organisé le camp international de jeunes de l'été 2012, pour un pique-nique qui se révèle en fait un fastueux repas en libre-service!

Après être passé devant l'œuvre d'art réalisée par les jeunes du camp qui représente un homme qui marche posé sur le sol, les plus courageux d'entre nous sont enrôlés comme rameurs à bord du bateau-dragon (Drachenboot) pour un tour sur le lac au son rythmé et du tambour et sous les ordres d'un conducteur exigeant.

 

Après des débuts désordonnés et éclaboussants, nous finissons par prendre le rythme et obtenir une vitesse honorable pour notre esquif de 12 mètres de long mu par la seule force de nos bras.

Pas le temps de respirer et nous voici invités, ceux qui ont ramé et les plus timorés qui sont restés à terre, à une petite réception sur le lac à bord du bateau pirate le Reudmitz.

Ce vieux gréement motorisé de 120 ans, originaire de hollande, vient finir ici sa vie, piloté par Ingo, notre pirate local.

Ce bateau, bien que pirate, est fort civilisé car il offre sur sa terrasse et sa dunette deux espaces où nous pouvons consommer qui une bière, qui un café, qui un jus de fruits. Retour à terre, où le bus nous ramène au point de ralliement où nos familles d'accueil nous récupèrent pour un repas en famille et un repos bien mérité !

Vendredi 9 mai.
Ce matin nous avons rendez-vous tôt devant la Kulturhaus car cette matinée nous avons deux visites de prévu.
Pour la première visite le groupe se sépare en deux, une partie visite le musée de la photographie et l'autre l'entreprises PixelNet. Ces deux visites, aussi passionnantes l'une que l'autre, ont pour objet la photographie ; l'une concerne un musée sur la photographie argentique dont Wolfen a été dans un passé déjà lointain un des épicentres mondiaux avec les marques Orwo et Agfa ; l'autre visite concerne la déclinaison moderne de la photographie et nous présente une véritable usine où sont traités et les pellicules couleur argentique et les fichiers photo des photographes amateurs actuels. Nous voyons le tirage papier des photos, la fabrication des livres photos et autres albums, posters, puzzles photo, tee-shirts imprimés... Voir tourner des chaînes industrielles traitant 6.000 photos à l'heure est vraiment impressionnant !
Vite regroupés, nous partons pour la visite quasi-institutionnelle de l'usine Bayer de Wolfen où se fabrique la totalité de l'aspirine de la marque consommée dans le monde. Là, un circuit de visite est organisé pour que nous assistions à la fabrication des fameux comprimés effervescents qui ont si souvent soulagé nos fièvres et courbatures diverses. Le site emploie relativement peu de monde bien qu'il s'y fabrique près de 1.000.000 de comprimés par jour ! Une extrême propreté y règne et, dans des salles aseptisées, d'immenses robots sur pneus manipulent jour et nuit des conteneurs de trois tonnes d'ingrédients dans un ballet impressionnant et déshumanisé réglé à la seconde près qui nous donne une idée de la puissance industrielle de ce groupe chimique international qui travaille dans le domaine sanitaire et phytosanitaire. Pour terminer cette visite, un repas nous est offert dans la cantine de l'usine où nous nous restaurons de bon cœur après cette matinée de visites.

NB : Pour des raisons de protection de la propriété industrielle nous n'avons pas pu faire de photos lors de ces visites.

L'après-midi, les musiciens de la Galopine, Olivier le marionnettiste de la Boite à Trucs, ainsi que les membres du CJV qui ont préparé des sketches pour le spectacle de ce soir ont rendez-vous à la salle de spectacle la Kulturhaus pour calages, répétitions, balances etc...
A 18h00 débute la grande réception officielle de notre délégation qui sera suivie d'un spectacle lui-même suivi d'un repas, la soirée devant se poursuivre avec la Galopine.
Trois de nos élus qui ont fait le déplacement pour la circonstance échangent discours et cadeaux avec leurs homologues de Bitterfeld-Wolfen.

Arrive le moment du spectacle préparé par des deux comités de jumelage. Les Allemands nous proposent des danses interprétées par le Ballet de jeunes filles de Bitterfeld-Wolfen...

...et des chansons modernes interprété par Judith, accompagnée, pour sa dernière chanson intitulée "La vie en rose", par Tobias dont on ne connaissait pas les talents de chanteur!

Les Français présentent une succession de sketches sur le mode humoristique évoquant divers événements qui ont émaillé notre vie commune ces dix dernières années.
Ci-contre, une évocation humoristique d'une mémorable descente en rafting d'une accompagnatrice allemande lors de la rencontre internationale de jeunes de 2006...

Et ici, une évocation d'une crevaison épique d'un mini-bus allemand lors d'une rencontre de familles en Allemagne.

Ces sketches sont reliés entre eux par l'intervention des deux marionnettes Kasper et Guignol animées en allemand par Olivier (qui a posé son castelet et animé ses marionnettes le matin même dans deux écoles de la ville).

Le dernier sketch représente la construction de la tour de terre construite en 2009 à Villefontaine à l'occasion d'une rencontre internationale de jeunes. Autour de cette tour reconstituée pour l'occasion, les délégations ont dansé une farandole au son du final de la neuvième symphonie de Beethoven "L'ode à la joie".

Un buffet chaud et froid nous est proposé pour une excellente et copieuse collation.
La soirée se termine sous les auspices de la Galopine qui fait danser l'assistance, guidée en français par Rolande et relayée en allemand par Rosie.

A minuit c'est l'extinction des feux et le retour dans les familles pour une bonne nuit!

Samedi 10 mai.
Lever tôt le matin pour un départ à 8h30 pour une journée entière à Leipzig. Arrivés sur place, un guide spécialisé monte à bord de notre bus pour nous commenter en direct et en français le parcours à basse vitesse des quartiers les plus représentatifs de la ville.
Leipzig dont le nom est dérivé du slave qui veut dire "tilleul" compte actuellement 600.000 habitants. Elle est le siège à la fois d'une vie culturelle importante avec son opéra et le Gewandhaus, fameuse salle de concerts, et à la fois d'une vie marchande intense avec, comme moment culminant, son fameux Muster Messe (foire aux échantillons) dont le double M est un véritable symbole ici.

Nous voyons des quartiers où le style rococo voisine avec des immeubles bourgeois dans le style haussmannien le long de larges avenues ombragées par les incontournables tilleuls. La ville est très aérée et les différents quartiers sont séparés parfois par de véritables forêts naturelles.

Notre bus nous laisse tout près d'une curiosité industriello - culturelle nommée Panometer contraction de "panorama" et "gazomètre" ; cet ensemble est constitué de deux anciens gazomètres (des cuves constituées d'une cloche géante posée dans un bâtiment circulaire destinée à contenir le gaz de houille au début du XXème siècle).
C
es constructions, actuellement désaffectées, qui datent de 1909 ont des dimensions réellement colossales. La plus grande est reconvertie en panorama circulaire de 49 m de hauteur sur 180 m de circonférence.

Le long de ses murs sont tendues des photographies de l'artiste contemporain Yadegar Asisi imprimées sur toile qui représentent, fondues en seul panorama géant, la Bataille dite des Nations qui eut lieu à Leipzig du 16 au19 octobre 813.
Cette bataille qui vit s'opposer les armées de Napoléon Bonaparte et de ses alliés à celles du reste des nations d'Europe fit, en trois jours, 140.000 morts et presque autant de blessés.
D'autres expositions sur des thèmes moins dramatiques eurent lieu et auront lieu au Panometer.

Après un en-cas avalé au galop (5 minutes pour notre repas de midi -il est vrai qu'en Allemagne ce repas est souvent une simple formalité-), nous nous précipitons dans le car pour aller visiter, à quelques kilomètres de là, le monument de la Bataille des Nations, évocation pérenne de cette fameuse bataille de 1813.

Nous nous trouvons devant un immense monument de granite rose, imposant, massif, sombre et écrasant dont l'intérieur est constitué d'une crypte circulaire garnie de statues de soldats à l'allure moyenâgeuse, appuyés sur des écus et des épées titanesques semblant être les gardiens d'une éternelle germanitude.

Certains d'entre-nous grimpent par d'interminables escaliers en colimaçon jusqu'au sommet de ce monument qui culmine à 91 mètres et de la terrasse duquel s'offre une vue imprenable sur Leipzig.

Il n'est que temps de nous précipiter à nouveau dans le car pour rejoindre la gare centrale, une des plus grandes d'Europe, il est vrai que si vous prenez la Gare du Nord à laquelle vous adjoignez celle de Milan tout en y incorporant les boutiques couvertes de Covent Garden à Londres vous obtenez une bonne représentation de ce qu'est la Gare de Leipzig!

Un heure de quartier libre et rendez-vous au Gewandhaus pour un concert où nous pouvons entendre, sur les grandes orgues, des oeuvres de Bach, Mendelssohn et, après l'entracte, une magistrale interprétation de la Symphonie pour orgue nº 5 de Charles Marie Widor (compositeur français 1844-1937).

Sitôt après nous nous rendrons dans la vieille ville, non loin du très bel Alte Rathaus (ancien hôtel de ville), dans un restaurant typique de la cuisine saxonne, le Zills Tunnel.
Un excellent repas à la carte nous y est servi, repas malheureusement écourté à cause des contingences d'horaire liées à notre chauffeur qui, devant respecter absolument son amplitude de conduite, est dans l'obligation de remiser son bus devant son hôtel avant 22h30
...

Retour donc à Wolfen où nous rejoignons nos familles d'accueil pour un dernier thé, en dernière infusion, une dernière bière, un dernière échanges avant notre dernière nuit...

Dimanche 11 mai
Notre dernier Frühstück pris en famille, nous partons à 7h30 pour la Kulturhaus d'où, après avoir chargé notre bus et s'être tombé dans les bras les uns les autres en regrettant déjà que le séjour soit si court, nous partons immédiatement pour seize heures de bus en direction de Villefontaine...

Que nos amis du Comité de Jumelage de Wolfen et des familles qui nous ont accueillis soient remerciés pour ces moments intenses de partage que nous venons de vivre ensemble et que nous comptons bien rendre en retour à Villefontaine prochainement.

 
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