Visite des comités de jumelage Nord-Isère au parlement européen de Strasbourg

Les événements les plus marquants

Fermer la fenêtre

Depuis que le projet Europe des Comités de Jumelage Nord-Isère existe, la visite des institutions européennes était prévue comme l'aboutissement des nombreux événements tels que débats d'information et conférences publiques qui ont jalonné ces trois dernières années.
Lundi 4 juillet 2016
C
'est aujourd'hui que nous nous rendons au parlement européen de Strasbourg. Nous sommes quarante, issus de six des sept comités de jumelages qui composent le groupement CJNI.

Nous partons de Bourgoin-Jallieu avec une halte à Villefontaine. Après un arrêt du car à l'aire du Jura, Louisette Flacher prend le micro pour prononcer quelques mots d'accueil et présenter le programme de ces trois jours, puis elle distribue à chacun un dossier qu'elle a préparé en regroupant un certain nombre d'informations générales sur l'Europe et ses institutions, leur consistance et leur fonctionnement. Certains rangent leurs dossiers, d'autres plongent dedans, des discussions naissent d'un siège à l'autre, des demandes d'explication fusent, demandes que notre spécialiste es Europe, Michel Morin de la maison de l'Europe et des européens de Lyon, s'empresse de satisfaire...
Une pause vers 12h30 aux portes de Belfort en vue du Ballon d'Alsace pour le repas de midi. Certains vont au restaurant, d'autres sortent leur pique-nique. Nous reprenons la route pour arriver vers 15h30 devant le parlement européen à Strasbourg. Notre bus nous débarque à la sauvette car il n'a pas le droit de stationner.
Nous sommes face à un grand ensemble de bâtiments modernes devant lequel en une double rangée les drapeaux des 28 pays membres haut-perchés sur des mâts flottent au vent, le bâtiment Louise Weiss.

Moment impressionnant : nous y sommes !

Après avoir présenté notre document d'invitation officielle, nous sommes invités à pénétrer dans la première cour extérieure. Là nous devons sacrifier à la désormais obligation de fouille sécuritaire (portiques, vêtements et accessoires passés aux rayons X).

Une fois le groupe passé, on nous invite à franchir un porche et nous voici dans la seconde cour, intérieure cette fois-ci, fermée par une enceinte ovale constituée d'un haut ensemble de bâtiments abritant l'administration et les bureaux des députés.
On nous demande d'attendre l'assistante de Madame Grossetête, la députée avec laquelle nous sommes en relation depuis maintenant trois ans et qui doit nous recevoir.
Nous en profitons pour prendre force photographies de ce lieu, architecturalement parlant, grandiose autant qu'esthétique.

Puis Magali Altounian, assistante accréditée de notre députée, se manifeste et nous invite à la suivre vers l'hémicycle où la session parlementaire du jour va bientôt se tenir de 17h00 à 23h00.

Nous traversons un paysage architectural assez impressionnant où un patio orné de plantes grimpantes sur plusieurs dizaines de mètres de haut relie le bâtiment ovale à celui de l'hémicycle via de nombreux escaliers et passerelles aériennes. Nous empruntons ensuite une cascade d'escalators dans un hall de grande hauteur pour pouvoir accéder aux balcons de la salle plénière réservés au public.

Nous avons dû laisser au vestiaire nos appareils photo, nous nous contenterons d'une photo officielle...

[photo By Diliff via Wikimedia Commons]

Nous pénétrons enfin dans l'hémicycle du parlement européen de Strasbourg. Cette salle que nous découvrons du haut de notre balcon est immense ; Elle peut accueillir, outre les 751 députés européens, les membres de la commission européenne et ceux du conseil européen.
Nous disposons chacun d'un casque audio avec choix de la langue (Français : n°3) afin d'accéder à la traduction simultanée de tout ce que les intervenants qui vont prendre la parole vont dire. Chaque député qui intervient le fait dans sa langue et est traduit en simultané dans toutes les langues de l'Union.
Le président du parlement, Martin Schulz, prend la parole pour une séance plénière presque uniquement consacrée à l'organisation de la session parlementaire de la semaine. Auparavant, il rend un hommage appuyé à la mémoire de Michel Rocard, très récemment décédé et qui a été par deux fois député européen. Une minute de silence est ensuite observée en son honneur par tous les présents, députés et public, debout. Moment très émouvant.
Viennent ensuite les votes de certaines motions dont les détails ont été visiblement longuement travaillés en commission. Nous assistons à plusieurs prises de parole dont le temps est strictement limité à deux minutes. Nous observons ainsi plusieurs votes, soit à main levée soit électronique (chaque député présent insère sa carte et presse un bouton + ou un bouton - et le résultat du vote apparaît instantanément sur les écrans géants de l'hémicycle). Puis, suite à l'annonce du président qui donne la parole à une députée italienne, rapporteure d'un projet de règlement technique, la salle se vide presque entièrement !
En fait, la séance plénière est interrompue et commence une phase de lecture d'un rapport sur le projet de réglementation européenne sur la limitation des gaz polluants émis par les moteurs à combustion interne embarqués sur des dispositifs fixes ou mobiles autre que les véhicules automobiles. Seuls quelques députés restent... Le sujet, aussi intéressant qu'il soit, il ne nous est pas permis de le suivre plus avant car notre guide Magali nous fait signe de la suivre. Nous quittons à regret notre "perchoir" d'observation.

U
ne fois redescendus au rez-de-chaussée et avant de rejoindre Madame Grossetête, nous sacrifions à la photographie officielle, les quarante que nous sommes devant les vingt huit drapeaux de l'Union.

Nous sommes ensuite conduits dans une salle de conférence où, depuis de confortables fauteuils, nous allons pouvoir dialoguer avec notre députée. En l'attendant, Magali Altounian et Rémy Petitot, autre assistant parlementaire, répondent volontiers aux diverses questions suscitées par le bout de session parlementaire à laquelle nous venons d'assister.

Entre alors notre députée et nous voici partis pour une heure de dialogue très intéressant tant sur les événements récents tels le "Brexit" que sur les autres préoccupations actuelles de l'Union que sont la crise migratoire ou les attentats terroristes.
On sent Madame Grossetête "chez elle" ici, elle met sa verve et son enthousiasme au service de la cause européenne sans oublier la France, le pays qu'elle représente. Il est 19h30 quand elle nous quitte à regret parce qu'elle a encore deux commissions auxquelles elle doit participer ce soir !

Nous posons encore quelques questions à ses deux assistants qui mettent toutes leurs compétences à notre disposition et nous quittons la salle de conférence pour passer au restaurant, en réalité un self-service, où nous sommes attendus pour un repas offert par le parlement, simple mais bienvenu .

Après avoir pris congé de l'assistante parlementaire, un bus nous récupère en sortie du bâtiment pour nous emmener à notre hôtel situé à Erstein à 20 kilomètres au sud de Strasbourg. Une fois les bagages récupérés, personne ne demande son reste et tous disparaissent bien vite dans leurs chambres...

Mardi 5 juillet
Lever 6 h 30, petit déjeuner continental à 7h00 pour un départ dès 8h00 pour Schirmeck où nous allons visiter le musée mémorial d'Alsace Moselle. Nous y arrivons vers 9h00. Notre chauffeur nous octroie une heure 15 pour la visite que nous entamons aussitôt...

C
e musée retrace l'histoire du pays alsacien et du pays mosellan depuis le milieu du XIXème siècle jusqu'à nos jours. Cette histoire a été principalement marquée par un incessant changement de nationalité de cette région.


Française depuis le moyen âge, elle devient allemande après la défaite le de la France contre l'Allemagne de Guillaume Ier de Prusse en 1871.
La France, contrainte par le Kaiser lors du traité de paix de Versailles, abandonne entre autre ses territoires frontaliers au titre de prises de guerre. S'en est aussitôt suivi pour les populations concernées, une germanisation culturelle et économique. C'est de cette époque que date l'agrandissement de Strasbourg et la création d'une grande université allemande.

A la fin de la guerre de 1914 - 1918 la région redevient française mais un certain nombre de spécificités sont conservées à la demande de la population (concordat, droits sociaux...). En 1939, devant l'avancée des troupes du IIIème Reich, la population de Strasbourg est massivement déplacée dans le sud-ouest et, dès la signature de l'armistice avec Hitler, rapatriée chez elle. S'ensuit à nouveau une germanisation forcée bien plus violente avec emprisonnement des récalcitrants au camp de Schirmeck, déportation des juifs et des prisonniers politiques au camp du Struthof - Natzweiler et enrôlement de force des jeunes dans l'armée du Reich (les "malgré nous").

Les rues sont débaptisées et tout ce qui peut rappeler la France est éliminé, combattu. A la libération de Strasbourg par les troupes du général Leclerc, l'Alsace et peu de temps après la Lorraine, retrouvent définitivement leur statut français.
C'est ici même que, paradoxalement, se tisse la réconci-liation franco-allemande, premier maillon de l'Europe nouvelle, au milieu d'un peuple de culture mêlée, épuisé par ces allers-retours et qui aspire plus que tout autre à une paix durable.
Rien d'étonnant dès lors que Strasbourg devienne rapidement le centre du Conseil de l'Europe et plus tard accueille le parlement européen...

Nous sortons à la fois un peu "sonnés" par ce que nous venons de voir dans ce musée-mémorial et frustrés que la visite se soit passée au pas de charge alors qu'il nous aurait fallu au moins une demi-journée pour profiter de tout le magnifique travail muséographique accompli ici.

Nous repartons bien vite pour Strasbourg où notre chauffeur nous débarque place de l'Etoile. Nous nous rendons à pied dans le vieux Strasbourg, au restaurant de l'Ancienne Douane où nous attend un repas dont le plat de résistance est composé d'une excellente choucroute.
Ce restaurant est situé au bord de la rivière Ill qui arrose la ville et l'enserre entre ses bras, il est situé à quelques pas de la cathédrale près de laquelle on nous a fixé rendez-vous pour une visite guidée de la vieille ville.

A l'heure dite nous sommes pris en charge par notre guide, Steve, qui nous conduit tout d'abord en la cathédrale pour une visite de la nef. Là nous avons un aperçu du bâtiment et de son histoire ballottée entre catholiques et protestants...

...puis nous nous rendons au pilier sud devant la
célèbre horloge astronomique où nous pouvons observer
les automates qui s'animent au moment où sonne le quart-d'heure.

Pour la suite de la visite de la vieille ville, Steve nous emmène place Gutemberg, nous fait entrer dans l'église St Thomas, un temple protestant qui renferme une statue du maréchal de Saxe surplombant son tombeau, pour finir sur les bords de l'Ill devant le palais Rohan où il nous donne un aperçu de l'histoire de la ville.

Il est temps d'embarquer pour la suite de la journée à bord d'une des vedettes qui va nous emmener pour une croisière de plus d'une heure sur les bras de la rivière. D'abord la petite France...

...ensuite, après avoir franchi une écluse, les fameux Ponts couverts, puis une seconde écluse avec les grandes perspectives de la "Neu Stadt", la nouvelle ville bâtie par les Allemands au tournant du XIX° et XX° siècle pour finir par le tour du Palais de l'Europe que nous revoyons sous un jour différent... Le tout sous un soleil très généreux !

Retour à notre hôtel d'Erstein pour prendre, après un apéritif bienvenu, un repas reconstituant avant de participer à une très intéressante séance de questions-réponses sur tout ce que nous venons de voir ces deux jours concernant l'Europe.

Pour l'occasion Louisette Flacher avait demandé à Michel Morin si quelqu'un de la maison de l'Europe de Strasbourg pouvait co-animer avec lui cette soirée. Madame Martine Schneider, secrétaire générale de cette association a bien voulu, après s'être présentée, répondre aux nombreuses questions, remarques et commentaires de notre groupe.
Divers sujets furent abordés dont l'explication du pourquoi / comment des institutions européennes, la justification de l'élargissement de l'Europe au-delà de l'ex rideau de fer, le principe de solidarité entre états membres, une précision sur le rôle de l'Europe face aux demandeurs d'asile actuels...
Des points plus philosophiques et humains n'ont pas manqué d'être abordés : comment ce sont les intérêts communs qui obligent les états à coopérer, qu'il faut bien se pénétrer de l'idée que le plus important est la connaissance à avoir de l'autre même si l'on ne peut pas toujours le comprendre...

Nonobstant le sérieux des débats et du sujet, les membres du groupe ont, dans leur très grande majorité, apprécié ce moment qui s'est prolongé tard dans la soirée malgré l'obligation de se lever tôt le lendemain...

Mercredi 6 juillet

Il est déjà temps de rentrer, mais nous rentrons en faisant la route buissonnière en empruntant celle, incontournable pour les touristes que nous sommes devenus aujourd'hui, des vins!

D'abord, une halte obligée à Bergheim, chez un vigneron auprès duquel bon nombre d'entre nous vont "s'équiper" après avoir dégusté!

Puis, à midi, nous faisons halte à Kaysersberg où nous attendent les cigognes sans lesquelles un voyage en Alsace ne serait pas complet...

...avec un bon repas dans cette belle ville située au débouché de la vallée vosgienne de La Weiss.

En début d'après-midi nous faisons, pour certain(e)s, d'ultimes emplettes dans le kitchissime village touristique et viticole de Riquewihr.

Et puis, c'est la rentrée sur notre nord-Isère que nous rallions aux alentours de 22h00, le coeur et l'esprit emplis de nouveaux souvenirs, de belles rencontres et de gais savoirs!

Un grand merci à l'équipe CJNI qui a oeuvré pour une organisation sans faille de ces trois jours magnifiques : Alain de Meyrié, Gilles de Saint Chef, Martial de Saint Savin, Danièle de Bourgoin-Jallieu et Monique, Marie-Reine et Louisette de Villefontaine!

Fermer la fenêtre